Citoyennes, citoyens,
Samedi dernier, j'étais présent aux Vœux du Maire. L'équipe du blog se devait de vérifier si oui ou non Marcel Schmitt allait suivre les bons conseils délivrés par Kévin .
Arrivé devant la salle Kaeufling, j'ai pu constater que j'étais hélas le seul à venir en vélo. Mais où sont donc passées les bonnes résolutions de Marcel Schmitt? Lui qui s'était engagé à maintes reprises à utiliser la petite reine, par exemple lors de la course cycliste du Grand Prix des Vallons ou encore à l'occasion de la Journée Sans Moteur que j'ai initiée à l'école maternelle La Marelle? Encore un reniement!
Mais ça n'était rien à côté du spectacle pitoyable que l'équipe Schmitt nous préparait dans la salle. Un spectacle honteux, pour trois raisons.
1 Tout d'abord, toute la cérémonie a été construite et présentée comme une véritable campagne électorale, à peine déguisée.
Les adjoints et le Maire se sont succédés afin de dresser un bilan forcément positif de leur mandat, sans oublier les projets en cours ou à venir.
Une phrase parmi d'autres pour illustrer mon propos. Joël Acker, adjoint aux sports, loisirs et associations, formule ce vœu: "qu'ensemble nous puissions poursuivre le chemin dans lequel nous nous sommes engagés".
Même Claude Sturni, député-maire de Haguenau, s'est permis de donner une consigne de vote pour les sénatoriales, en l'occurrence pour faire revenir la Chambre haute à droite. Personnellement, je n'ai pas besoin de l'avis d'un cumulard pour forger mon opinion. D'ailleurs, c'est cocasse puisque Marcel Schmitt s'était déclaré de gauche lors du seul entretien qu'il a daigné m'accorder...Il y a donc une légère contradiction. Mais il faut dire que c'était fin 2008: Marcel Schmitt a retourné sa veste plusieurs fois depuis, passant de l'autonomisme aux Verts, puis au Modem...
Joël Acker, toujours lui, a parlé à un moment des"bulletins municipaux", confondant une fois de plus municipalité et commune! Précisément, mesdames et messieurs les élus, ça n'est pas la même chose. C'est pourquoi les frais engendrés à l'occasion de cette cérémonie (occupation de la salle Kaeufling, orchestre, boissons, apéritifs, personnel communal réquisitionné...) mériteraient de figurer dans les comptes de campagne du candidat Schmitt. Sinon, cela signifie que tous les contribuables ont financé ladite campagne.
2 Deuxièmement, Marcel Schmitt et d'autres membres de son équipe ont profité de la tribune qui leur était offerte par nos impôts pour polémiquer et lancer leurs traditionnelles flèches (usées) contre l'ancienne municipalité. On croit rêver! Richard Barth, non content de nous assommer comme il sait si bien le faire, remet le couvert sur le prêt Helvétix. Marcel Schmitt s'efforce à sa manière de ridiculiser et discréditer ceux qui ne croient pas à sa prétendue politique foncière et immobilière.
Et tout cela sans jamais laisser la parole aux intéressés. Pourquoi ne pas laisser l'opposition s'exprimer? Elle représente tout de même la moitié des suffrages exprimés en 2008? Pourquoi, comme Kévin l'avait suggéré, ne pas laisser s'exprimer l'autre candidat déclaré, Philippe Specht, présent dans la salle?
Pourquoi aucune critique à l'encontre de l'équipe en place ne pourrait être formulée à l'occasion de cette cérémonie? Si le pouvoir fait valoir son point de vue, alors les contre-pouvoirs ont toute légitimité pour livrer aux citoyens leur vision des choses. Si on veut faire un bilan des six ans écoulés, allons-y, mais alors les aspects négatifs doivent également figurer.
M. Roland Kuster, qui est intervenu pendant la cérémonie, a commencé à aborder le nouvel aménagement du carrefour du Monument aux Morts. Voyant que cela jetait un froid, il s'est empressé de rassurer l'équipe en place en précisant qu'il n'y aurait pas de critique. Mais serait-ce déplacé de formuler des critiques? Alors il l'est tout autant de faire l'éloge de la politique menée!
3 Enfin, je voudrais exprimer mon dégoût. Et je pèse mes mots.
Lors du passage de l'adjointe aux affaires sociales, Azia Deiss, nous avons eu droit à un concentré de mauvais goût qui m'a indigné. Comme d'habitude, l'adjointe en question s'est empêtrée dans son discours mal préparé, confondant allègrement Conseil Régional et Général, butant sur à peu près tous les mots, mais cela n'est pas le plus important.
L'équipe Schmitt s'est permise en effet d'instrumentaliser un cas personnel. Celui d'un monsieur de Schweighouse, ancien combattant en fauteuil roulant, qui a enfin obtenu un financement pour pouvoir tout simplement entrer et sortir de son logement. La mise en scène savamment orchestrée était indécente et écoeurante. Faire venir cette personne afin de lui remettre en public, salle Kaeufling, une enveloppe contenant un chèque le jour de la cérémonie des vœux, alors que nous sommes déjà en période électorale, c'est pour le moins déplacé. Que l'équipe au pouvoir ait fait le nécessaire pour ce monsieur, c'est tout simplement la moindre des choses! Mais elle n'a pas à le mettre en scène ainsi. Il faut aussi respecter la vie privée et la dignité des personnes. La municipalité aurait dû dans cette affaire respecter la confidentialité qui s'impose dans le domaine de l'aide sociale, faire preuve de retenue, de pudeur, de respect. Et qu'on ne me dise pas que l'intéressé a donné son accord, pour moi les détenteurs du pouvoir politique n'ont pas le droit de proposer cela à leurs administrés! Je repense tout à coup au moment où ce monsieur découvre le montant du chèque. Il est heureux, bien sûr. Mais il ne dit pas le montant. Alors plusieurs élus autour de lui le pressent d'annoncer bien haut ledit montant, afin que l'opération de communication soit réussie. Quel manque de style, de classe, de tact! Oui, c'est honteux.
Alors, Marcel Schmitt, pour faire illusion, peut bien souhaiter "une bonne année électorale aux autres candidats", le mal est fait et la couleur est annoncée. En donnant à voir ce triste spectacle, l'équipe en place a été fidèle à elle-même: fermée à tout dialogue, ne sachant pas faire la part des choses et prête à tout pour faire valoir ses vues.
C'est pourquoi je ne formulerai pour 2014 qu'un seul vœu: l'alternance!
Vincent FAVRE.