17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 14:00

Citoyennes, citoyens,

Comme Kévin l'a très justement fait remarquer dans son article consacré au premier spectacle de la saison culturelle 2009-2010, nous, à l'équipe du blog, ne parlons pas sans savoir et faisons l'effort de nous déplacer afin de juger sur pièce. Pas comme Marcel Schmitt et son équipe de bras cassés, incapables de mettre les pieds à la moindre prestation proposée par Expressions Communes et préférant même en priver leurs enfants et petits enfants sous prétexte qu'ils n'en étaient pas les initiateurs.

D'où notre présence attentive et vigilante à la soirée de lancement de la saison culturelle, le vendredi 18 septembre à 20h.



J'ai choisi pour en parler de filer la métaphore culinaire. Bon appétit!



1 Les torchons et les serviettes, les citrons stressés: C'est Marcel qui met le couvert!

Pour pouvoir assister à cette soirée, il fallait réserver. Sachant que la plus grande partie des places était déjà attribuée, soit aux élus, aux décideurs et autres membres d'associations, enfin à tous ceux qui comptent, voyez-vous.
Le bon peuple, les gueux, les sans grade de notre espèce n'avaient qu'à prendre leurs dispositions afin de se faire une place.
Motivé, j'ai retiré mon carton et celui de Kévin auprès de Nicole Clauss, à la Villa, comme il fallait le faire:

Invitation--verso.jpg
Invitation -recto

Mais, attention, le pire c'est que sur place, la séparation entre les deux parties du public était clairement soulignée. Les rangs de devant pour les officiels et ceux de derrière pour nous, les prolos. Torchons et serviettes, en quelque sorte. Avec, entre les deux, un large espace laissé libre qui marquait encore plus la frontière. D'autant plus que les rangs de devant étaient dans la lumière et ceux de derrière dans l'ombre.

Il faut avoir une certaine conception de la culture pour séparer ainsi les citoyens. Bel exemple d'ouverture et de volonté de démocratisation. Et ensuite, ils osent nous parler de culture populaire, de proximité!

Je vais vous apprendre quelque chose, mesdames et messieurs les élus de la majorité: du temps d'Expressions Communes, le placement a toujours été libre, que ce soit pour un spectacle ou une soirée de lancement de saison. Et savez-vous qui se plaçait, spontanément, au premier rang? Les enfants. Pas les élus, pas les officiels donneurs de leçons et encravatés.
Chacun ses priorités!

En plus, à qui Marcel et son orchestre ont-ils confié la tâche ingrate, humiliante et inutile de pointer les arrivants à l'entrée de la salle? Au personnel de la bibliothèque municipale! Je ne vois pas en quoi c'est leur travail! J'espère au moins qu'on les rémunère en heures supplémentaires pour cela.
Il est vrai que la structure professionnelle qu'était le Relais Culturel Expressions Communes a été détruit, avec trois licenciements à la clé, il faut donc mobiliser le personnel communal. La culture façon Marcel Schmitt a un coût, un coût humain: on presse le personnel communal comme un citron.   Citron pressé, citron stressé!


2 Sauf qu'à l'heure de passer à table, il n'y a pas grand monde.

Les rangs étaient tellement dégarnis qu'il a fallu, ironie du sort, demander aux braves torchons de rejoindre les serviettes. Marcel Schmitt en personne a dû intervenir pour nous inciter à nous rapprocher. Mais le coeur n'y était pas, et nous sommes restés là où on avait bien voulu nous placer au départ. Tout en évitant un coup de torchon.

Si vous enlevez les élus et leurs proches, les officiels, les artistes invités, il ne reste pas grand monde.
Mais bien sûr, l'équipe en place vous fera croire que la salle était comble et que c'était une réussite. C'est ce qu'elle tente de faire dans la dernière publication de propagande municipale aux frais du contribuable qu'on ose encore appeler Bulletin Communal, en l'occurence le n°96 de l'automne 2009, page 21 sous la rubrique "Municipalité/Démocratie locale": "Notre projet culturel a été dévoilé et mis en scène le vendredi 18 septembre à la K'artonnerie (salle Kaeufling) et a rencontré un franc succès auprès des nombreux spectateurs qui avaient effectué le déplacement".  Même seule dans la salle, Nicole Halter aurait lâché "Merci d'être venus si nombreux".
Si vous insistez un peu, ils vous diront sans doute que c'était innovant tant ils affectionnent ce mot et l'emploient pour tout et n'importe quoi. 


3 Le nom du restaurant est à pleurer...et induit en erreur.

La K'artonnerie, c'est donc le nouveau nom que le pouvoir en place a choisi pour désigner le Centre Culturel et Sportif Robert Kaeufling.
Pourquoi ce nom?
En hommage à la Papeterie d'abord. Papeterie, papier, carton, cartonnerie...Admettons. En tout cas, je trouve intéressante la démarche qui consiste à inscrire le nom dans l'histoire de la commune. S'il est un lieu qui a marqué Schweighouse, c'est bien en effet la Papeterie. Jusque là, j'adhère.
Mais pourqoi le "K" au lieu du "C"? En hommage cette fois à Robert Kaeufling, nous dit-on.
Alors là, je dis non. D'abord le Centre Culturel et Sportif porte déjà son nom. En plus, le K apostrophe (K') sent le texto à plein nez, le d'jeune branché. Vouloir sacrifier à cette mode imbécile qui sera oubliée d'ici peu me paraît révélateur d'un manque d'imagination flagrant et désolant.


Le problème de ce nouveau nom, c'est qu'il induit en erreur.
Certains citoyens de bonne foi se sont retrouvés à l'ancienne Papeterie, voire Rue de l'Ecole:

 



Mais non, contrairement aux apparences, ceci n'est pas la K'artonnerie.
Bon c'était facile, mais ça fait du bien...


4 Le serveur est insupportable.

La présentation de cette soirée est  assurée par Eric Vial, animateur sur France 3 Alsace et directeur artistique de La Scène de Pfaffenhoffen.
Du début à la fin, nous avons donc eu droit au style télévisuel le plus formaté en insupportable qui soit, avec tous ses travers et ses grosses ficelles bien connues, du vrai-faux entretien préparé d'avance, aux formules dithyrambiques, en passant par ce ton caractéristique qui fait que si vous fermez les yeux vous avez l'impression d'entendre Patrick de Carolis! Vous me direz, il y a pire, mais ça ne me console pas: je ne viens pas dans un Centre Culturel pour qu'on nous serve une soupe télévisuelle réchauffée!
Les formules du genre "Vous allez vous poiler", vous pouvez vous les garder, Monsieur l'animateur.
Comble de l'ironie:  il ose lancer , à la fin, que toute cette programmation nous donnera sans doute envie de sortir plutôt que de rester devant le poste de télévision. Là ,ça sonne vraiment faux!



5 Mais y a t-il un chef cuistot dans ce boui-boui à la fin?

Qui donc prépare la saison culturelle ici? On est en droit de se poser la question tellement les intervenants sont nombreux.
En plus de Eric Vial, déjà cité, voici dans le désordre: Nicole Halter, Patrick Logel, Nicole Clauss, Marcel Schmitt, mais aussi Frédéric Obert et Pierre Marmillod.

Eric Vial se réserve les artistes qui ont une séquence filmée à proposer: Christophe Alévêque, Huguette Dreikhaus, les Garçons Trottoir. 

Nicole Halter nous gratifie d'un discours général et creux dont on se demande encore à quoi il sert sinon à justifier ses indemnités d'adjointe à l'Etat-Civil et à la Culture. Mais admettons.

Patrick Logel vient nous parler de la Moder Academy. Est-ce à dire que c'est au Délégué à la Culture (poste dont nous ignorons toujours la justification) que nous devons cette idée lumineuse? Si c'est bien le cas, je  ne suis pas bien sûr qu'il faille s'en vanter en public!

Nicole Clauss se voit confier la délicate tâche de présenter les spectacles "jeune public". Tous les autres se sont dégonflés car après Expressions Communes, il va falloir être très bon!

Marcel Schmitt se croit autorisé à nous ressortir son plat du 10 janvier, celui des voeux! Même contenu, même ton agressif d'un Maire qui n'a toujours pas pris la mesure de sa fonction et de ses responsabilités. Il demande à être jugé sur ses actes. Il ignore sans doute que les paroles sont déjà des actes et qu'un premier acte a déjà eu lieu: la suppression d'Expressions Communes!

Frédéric Obert vient nous présenter le concert de Marcel Loeffler, comme si c'était lui qui l'avait programmé. Il prétend d'ailleurs bien le connaître. Est-ce bien lui qui a décidé de faire figurer cette prestation dans la saison culturelle? Si c'est le cas, le Directeur Général des Services est-il bien dans son rôle?  Qu'il applique la politique décidée par les élus, soit, mais qu'il  participe à la programmation culturelle, n' y a-t-il pas là une confusion des genres, une tendance à outrepasser des fonctions pourtant bien délémitées et définies qui risque de nous mener à une sorte de  technocratie municipale?

Enfin, Pierre Marmillod, maire de Pfaffenhoffen, intervient longuement pour nous parler du "mariage" (c'est le mot employé) entre nos deux communes.
Au passage, il nous apprend, visiblement ému, que la salle de cinéma située derrière la Mairie réouvrira ses portes pour accueillir sans doute un festival du film alsacien. J'ignore si c'est vrai, mais sans parler ici de l'idée elle-même, j'aurais apprécié d'en être informé par le Maire de Schweighouse!

C'est à se demander où se décide la politique culturelle de notre commune.



6 Non, parce que la soupe n'est pas très goûteuse.

Tout a pourtant été fait pour rendre le menu alléchant.

Des artistes sont présents pour égayer le repas: humour, contes, chants, musique. Ils ont bien du mérite.

Les discours sont ambitieux.
On nous dit que les maîtres mots sont proximité, diversité, complémentarité et émancipation.
Il s'agit paraît-il de surprendre, de proposer une programation éclectique, accessible (grâce à une politique tarifaire prétendument anvantageuse), de mutualiser, de promouvoir des ensembles locaux, de renouveler la culture alsacienne, d'"en finir avec la culture à deux vitesses", d'éduquer à l'environnement. Quel menu!


Nous aurons l'occasion dans nos prochains articles de démonter une à une les pièces de ce puzzle schmittien et de démontrer par là que toutes ces belles promesses ne sont pas tenues!

Un exemple: la culture alsacienne qui se résume à Huguette Dreikhaus et Mr Bretzel, quelle belle opération de renouvellement, vraiment! J'ignorais que la dite culture alsacienne se résumait à cela...Je m'en faisais à vrai dire une idée un peu plus haute, moins vulgaire, mais je dois être élitiste, sans doute. Nous ne devons pas parler de la même culture, ni de la même Alsace!

Un autre: On pratique ouvertement le copinage (avec Marcel Loeffler, notamment) alors qu'il était reproché à Expressions Communes de soi disant rémunérer davantage les spectacles.

Encore un : on nous présente la mutualisation comme une nouveauté, alors qu'elle existait déjà, et avec une autre ampleur, du temps d'Expressions Communes, dans le cadre de Scènes du Nord.


Allez, pour la route:  on prétend surprendre, avec la Moder Academy, comble de la beaufitude et de la vulgarité! Pour cela, il y a TF1!
Et pourquoi ne pas se jumeler avec l'Amoxis, bar artistique et culturel?

Un petit dernier: émanciper qu'il disait...avec Mr Bretzel qui chante "Sale radar"! C'est tellement schmittien qu'on dirait un hymne écrit pour lui. Et vive la bagnole, les excès de vitesse, le tunning et la musique à fond quand on traverse Schweighouse-sur-Moteur! Le poujadisme a de beaux jours devant lui.



Avec tout cela, c'est  l'indigestion assurée. Même plus envie de profiter du repas offert par nos impôts.
Pour une soirée de lancement, c'est drôlement réussi.


Vincent-002-copie-1Vincent FAVRE.








 

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