Bonjour à toutes et à tous,
Nous poursuivons la chronique consacrée à la Réunion publique PLU qui s'est tenue le lundi 3 décembre à Schweighouse-sur-Moder: Chronique sur la Réunion publique PLU: encore une occasion manquée.
Réunion publique PLU: Encore une occasion manquée. Épisode 1: Le diagnostic.
L'épisode n°2 traite des projets de la municipalité et des échanges qu'ils ont suscités.
1. Les projets d'urbanisme de la municipalité Schmitt.
Les projets sont pour le moins réduits, car la municipalité Schmitt a pour simple objectif de transformer ou de confirmer cinq zones à urbaniser.
Sur cette carte vous pouvez les visualiser sur le ban de Schweighouse :
Imagerie ©2012 Cnes/Spot Image, DigitalGlobe, GeoBasis-DE/BKG, GeoContent, GeoEye, IGN-France, Données cartographiques ©2012 Google
On peut les classer ainsi:
D'abord les zones rouges prévues pour un urbanisme futur, et qui deviennent des zones naturelles à préserver :
- Waeldel (ancien projet Gendarmerie),
- Fluess et Muehlwaedel (vers Neubourg)
- Schawarzwinkel et Schwartzwinkel (vers Olhungen)
Ensuite, la zone verte Krautgarten, située en zone urbaine, qui est déjà constructible. Il suffit de lancer le projet de lotissement.
Enfin, la zone orange Haslen et Nasserwald, qui est particulière, car une partie est déjà en zone pour être constructible à moyen ou long terme. ll s'agit maintenant de transformer ce secteur en zone pour des futurs lotissements à court terme.
Pour la municipalité, une des priorités est de répondre à l'augmentation naturelle de la population de 1% par an . Pour y arriver, elle compte sur le renouvellement du parc de logement actuel et sur des nouveaux lotissements. Selon elle, ces derniers doivent être situés dans les zones Krautgarten et Haslen. Chaque nouveau lotissement doit suivre des règles d'aménagement fixées par le SCOTAN (Schéma de Cohérence Territoriale d'Alsace du Nord), notamment celles de 30 logements à l'hectare et 20 % de logements sociaux.
Ainsi, avec ce lotissement et le renouvellement urbain, Schweighouse va pouvoir accueillir environ 360 logements supplémentaires et 830 habitants à l'horizon 2025.
2. Tout ce qui a manqué cruellement.
D'abord un manque vision globale.
En effet, urbaniser des secteurs ne suffit pas, ça n'est qu'un aspect du PLU. Il faut prendre de la hauteur et avoir une vision d'ensemble.
À cet égard, le sort réservé au PADD (Plan d'Aménagement et de Développement Durable) lors de la réunion publique est révélateur. Il accompagne obligatoirement le PLU. Il est fondamental et fixe les contours des futurs aménagements .Or, il a été présenté beaucoup trop sommairement et reste très vague.
De nombreux aspects manquent à l'appel et ont tout simplement été occultés lors de la Réunion. Par exemple rien n'est encore pris en compte au niveau des infrastructures pour les voitures, ou pour l'assainissement. Pas un mot sur la réflexion menée sur l'aménagement du centre-ville: un comble! On pourrait multiplier les exemples.
On peut également déplorer l'incohérence des projets par rapport aux engagements pris par l'équipe Schmitt. Mais nous y reviendrons. Et aussi le manque de clarté dans la justification des projets. La municipalité manque une nouvelle fois de pédagogie.
Enfin, que penser de l'absence de l'adjoint aux travaux et à l'urbanisme, Alain Bock, dans la présentation des projets? Il était bien présent à la Réunion, mais pas à la table des intervenants. Il n'a pas pris la parole une seule fois. Curieuse manière de procéder: si un adjoint est concerné par ces questions, c'est bien lui!
3 Un débat pour le moins décevant.
Une nouvelle fois, le projet de futur lotissement Haslen a monopolisé les échanges.
Plusieurs personnes sont intervenues sur ce point. Des riverains qui sont directement concernés et qui craignent pour leur tanquilité. Une démarche légitime, bien sûr. L'une de ces personnes a d'ailleurs revendiqué la rédaction du tract distribué dans les boîtes aux lettres (toutes les boîtes aux lettres?) afin d'inciter les habitants à venir au nom du "Mouvement pour le bon vivre à Schweighouse". Il est regrettable que certaines des personnes concernées par ce projet, pas toutes, ait adopté d'emblée un ton plutôt agressif. Regrettable aussi qu'elles aient pris la parole à de multiples reprises, parfois sans attendre qu'on leur tende un micro, au mépris des règles élémentaires de courtoisie. Que ces personnes soient remontées, inquiètes, cela peut se comprendre. Mais ça ne justifie pas cette manière de procéder. Hélas, la municipalité Schmitt, le Maire en tête, n'a pas su gérer la situation et a laissé cette question prendre une trop grande place. Peut-être cela l'arrangeait-elle... Nous ne nous retrouvons pas dans tous les arguments employés par certains des intervenants pour s'opposer au projet de lotissement Haslen. Ainsi, autant nous partageons leur inquiétude quant à l'augmentation inévitable de la circulation qui en découlera, autant nous pouvons nous retrouver dans la proposition d'un contournement et dans la nécessité de prévoir des structures capables de répondre aux besoins des nouveaux résidents (école, commerces...), autant les propos tenus sur le logement social ne correspondent pas à nos conceptions. Là dessus, nous estimons, comme Marcel Schmitt, qu'il faut arrêter de diaboliser le logement social et, par là, les personnes susceptibles d'en bénéficier. Non seulement la commune ne peut plus se permettre de payer une pénalité financière de plus en plus lourde, mais elle doit aller dans le sens de la mixité sociale et proposer au plus grand nombre l'accès au logement.
Il restait, hélas, peu de place pour les autres aspects.
La question des écoles a été abordée par une citoyenne, notamment le risque de fermeture de classe en maternelle et en primaire, et donc la proposition de regroupement des écoles maternelles publiques en un seul site, que le Maire s'est engagé à mettre en place s'il est réélu... La question de la protection de la biodiversité a également été l'objet d'une intervention.
On ne peut que regretter la non intervention de l'opposition Schweighouse Renouveau. D'après ce que nous avons pu constater, elle n'était représentée que par un seul de ses membres, à savoir Robert Staudenmaier. Mais était-ce une initiative personnelle? Jean Gorzelanczyk non plus n'était pas là, à moins qu'on ne l'ait pas vu,mais ce serait étonnant. Pourquoi ces absences alors que nous sommes là au coeur d'un enjeu de taille: dessiner le futur visage de notre commune, rien que ça!
Tout cela n'est guère engageant. Nous sommes impatients de savoir ce que vous en pensez. N'hésitez pas à vous exprimer à travers des commentaires. Le prochain épisode sera consacré à la question de la concertation.
Kévin
KENNEL
et Vincent FAVRE.