Le Bulletin Communal n°95 comme lecture de plage.
Pages 22 à 24: Bientôt l'âtre.
Mercredi 26 août.
Bien sûr, ça n'est pas sans une certaine émotion que Vincent s'apprête à se livrer à son ultime exercice estival. Un exercice à la fois politique, poétique et ludique: passer au peigne
fin le Bulletin Communal n°95.
Il apparaît clairement que cette émotion est non feinte et non dissimulée:
Son souci de boucler la boucle l'invite à installer son fidèle hamac bleu roi sur la toute première plage qu'il avait choisie, celle de l'épisode 1 du feuilleton.
Pour les avoir déjà rapidement survolées, il sait bien que les trois dernières pages du magazine sont moins denses et qu'elles appellent de ce fait des commentaires plus légers.
C'est pourquoi il prend son temps, peu pressé d'entendre sonner la fin de sa chronique, qui annonce en même temps celle des vacances et bientôt de l'été.
Enfin, il se décide à commencer la lecture de la page 22.
Chapitre 1 Page 22: " Calendrier des fêtes".
Une fois de plus, il ne peut que rappeler à la municipalité la nécessité de choisir des titres de rubriques pertinents et justes. En
effet, au lieu de fêtes, le lecteur a droit à une énumération sous forme de catalogue de diverses manifestations (47 si Vincent a bien compté) dont trois seulement méritent selon
lui le nom de "fête", à savoir la Fête de la Musique, la Fête Nationale et le Messti. Pour le reste, il s'agit essentiellement de marches populaires ou de sorties, organisées soit par les
Randonneurs de la Moder, soit par le Ski-Club.
L'existence de ce calendrier lui paraît tout à fait justifiée en ce sens qu'elle correspond à un service d'information à travers lequel la mairie joue le rôle de simple relais entre les
organisateurs et le public. Mais alors l'intitulé "Calendrier des activités" eût été plus juste.
Plus fondamentalement, ce détail sémantique lui semble révélateur d'une certaine conception de la fête qu'il a déjà déplorée dans un épisode précédent.
Vincent a du mal à se reconnaître dans les fêtes proposées dans la commune. Aucune selon lui n'est véritablement appropriée par l'ensemble des Schweighousiens. Il a l'impression que la priorité
des organisateurs se réduit trop souvent à proposer une restauration et une buvette qui permettront aux personnes de s'atabler et d'écouter vaguement le même orchestre depuis des
années. Tout cela sans doute pour le bénéfice de telle ou telle association.
Ce sujet est loin d'être épuisé et pourra faire l'objet d'échanges fructueux, par exemple lors du prochain Conseil Populaire qui, même si la
Mairie refuse une salle à l'équipe du blog, se tiendra le vendredi 25 septembre à 19h30, selon des modalités qui seront précisées bientôt.
Il se demande tout à coup si la municipalité aurait le courage d'inscrire chaque Conseil Populaire dans ce calendrier. Il en doute fortement, le courage n'étant pas précisément la principale
caractéristique de l'équipe en place, mais note tout de même cette proposition n° 13 dans son petit carnet:
" Inscrire la date de chaque Conseil Populaire dans le calendrier du Bulletin Communal".
Et de lancer tout haut: "Allez, Monsieur le Maire et les élus de la majorité, un peu de cohérence entre les propos et les actes, vous verrez, ça ne vous fera pas de mal! N'ayez pas peur des
citoyens, ne craignez pas la liberté d'expression, ne tremblez pas devant la démocratie participative!".
Sur ces propos, il s'accorde une petite pause avant de se lancer dans la lecture de la page suivante.
Vincent a décidé de rester fidèle à son breuvage favori, la fraise à l'eau. Il faut croire qu'il aime ramener sa fraise...
La page 23 revêt un caractère particulier.
Chapitre 2 Page 23: " Etat civil".
Cette rubrique attendue et incontournable, peut-être la seule véritablement lue par certains, énumère dans l'ordre les mariages, décès, noces d'or, naissances et personnes âgées de la
commune.
Rien que du consensuel qui ne se prête à aucun commentaire d'ordre politique, mais qui devrait plutôt susciter joies et peines? Pas si sûr, car si Vincent s'associe évidemment au bonheur des
uns et à la douleur des autres, il souhaite rajouter quelques événements heureux ou malheureux, curieusement oubliés par l'officier de l'état civil.
Vincent tient à combler ici ces lacunes.
Ainsi, au registre des décès:
En janvier, nous avons assisté à la mort du Relais Culturel Expressions Communes, poussé à la dissolution par Marcel Schmitt et consorts. Vous avez pu assister à cette mise à mort, dans la
presse régionale, au conseil municipal ou à la télévision. C'est la première fois qu'un Relais Culturel meurt en Alsace. Des centaines d'enfants et d'adultes, privés de Relais, se sentent un
peu orphelins. Ils ont encore aujourd'hui le coeur lourd. Ils n'oublient rien, ne pardonnent rien, et continuent d'une manière ou d'une autre à entretenir le souvenir de cette aventure,
fruit d'un combat pour la culture populaire de qualité et démocratique. Ils n'ont pas dit leur dernier mot, d'autres actions sont prévues.
En attendant, puisque jamais le Maire ni un élu chargé de la culture n'a été capable de le faire,
Vincent souhaite rendre hommage à toutes les personnes, professionnelles ou bénévoles, qui ont contribué à réaliser ce rêve. Il observe une minute de silence et invite les lecteurs à faire
de même:
Mais la rubrique des décès n'est pas close. Car Marcel le fossoyeur a cru bon enterrer cette année les zones 30 de la route d'Ohlungen. Vincent a déjà dit et redit en quoi cette mesure lui
paraît dangereuse.
Il a décidé de continuer à respecter la limitation à 30 km/heure. Et il
invite tous les citoyens indignés, parents, riverains, habitants de Schweighouse et autres, à faire de même. Voilà une manière originale, légale et non violente de manifester
son refus d'une telle décision.
Cela lui fait penser que, bien que jamais évoquée en conseil municipal, la route de Wintershouse est également concernée par cette suppression. Les citoyens attentifs auront remarqué
en effet que les deux portions de cette rue qui forment un "V" et qui débouchent sur la route d'Ohlungen sont elles aussi repassées à 50 km/h.
Il reste quelques zones 30 à Schweighouse, mais pour combien de temps? Quand seront-elles supprimées sous la pression du lobby de la bagnole?
Pour détendre l'atmosphère, un petite devinette, spécialement adressée à l'adjoint qui affectionne les citations jusqu'à l'indigestion. Qui a dit: " Ce frisson qui vous passe dans le dos à
la vue de certaines petites choses navrantes"?
Ce même adjoint qui doit plus que tout autre déplorer le troisième décès à rajouter à la liste: celui du magazine Tonic. S'il ne faut pas compter sur Vincent pour pleurer cette
disparition , tant il est vrai qu'il ne goûte pas de cette presse, il serait vain de tenter de de le faire se réjouir. On n'applaudit pas la mort d'un titre.
En revanche, Vincent plaint Marcel Schmitt et les siens qui ont perdu là un appui de poids, une tribune de choix, qui, sous couvert d'anonymat (toujours ce manque de courage), leur
permettait de déverser leur haine, faute d'arguments.
Dans la rubrique des naissances, Vincent est heureux d'annoncer celle du blog Schweighouse Sans Son Maire, fin janvier. Né de l'initiative de citoyens schweighousiens libres et
indépendants, il se veut une source alternative d'information, de réflexion, de proposition et d'action. Son succès est grandissant, il s'étoffe de mois en mois, inquiète la municipalité qui
le consulte quotidiennement, intéresse de plus en plus les habitants de la commune, attise la curiosité de citoyens d'autres communes, et inspire même des articles des DNA et des
scènes de la Choucrouterie!
Il est fier de faire partie de l'équipe du blog et fait un peu sa star, mais bon, c'est le dernier épisode, on lui pardonne, allez:
Comme si ça ne suffisait pas, Vincent rajoute encore la naissance du Conseil Populaire, fruit de l'imagination débordante de l'équipe du
blog, dont la première séance a eu lieu le 15 mai et dont la prochaine se tiendra le vendredi 25 septembre à 19h30, quel que soit le temps et malgré la mauvaise volonté de la
municipalité, mais là, il se répète.
Une fois n'est pas coutume, un article spécial rend hommage à une ancienne habitante de Schweighouse, Léa Schein née Moch, morte à l'âge de 92 ans à New York, le 12 septembre dernier.
Vincent ne peut que se féliciter de cette démarche. Le parcours de cette personne lui semble en effet exemplaire. Engagée dans l'armée française pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle
est partie pour les Etats-Unis où elle a enseigné le français.
Voilà le genre de personne dont la mémoire aurait pu être honorée à
l'occasion du 8 mai à Schweighouse. Mais peut-être ses choix ne rentrent-ils que difficilement dans le cadre étriqué et francophobe dans lequel le Maire s'inscrit...
Mais il est temps de passer à la dernière page du Bulletin, qui n'est autre que la quatrième de couverture.
Chapitre 3 Page 24 (et dernière): Quatrième de couverture.
"Comme c'est bien fait!" se dit Vincent en admirant cette page qui n'en est pas vraiment une. En effet, comme pour satisfaire sa volonté de "boucler la boucle", l'équipe en place a
décidé d'y faire figurer, comme sur la couverture, une photographie très fleurie.
Un citoyen averti lui disait que ce ne sont pas de fleurs de Schweighouse...Une enquête palpitante et risquée pourrait être menée afin de dévoiler le secret.
Il s'imagine déjà arpenter les jardins privés et publics, interroger des habitants, faire des recherches:
Sous la photographie, la formule traditionnelle: "Prochaine parution en septembre 2009".
Voilà qui met l'eau à la bouche. Vincent est impatient de découvrir le prochain Bulletin Communal, n°96 du nom, celui de l'automne 2009 donc.
La municipalité aura-t-elle su prendre en compte les conseils de Vincent? Ou bien aurons-nous droit aux mêmes erreurs, maladresses, et autres mensonges, propagandes et incohérences?
Un véritable Bulletin COMMUNAL verra-t-il le jour à Schweighouse?
Vincent espère en tout cas que ce feuilleton estival aura donné l'envie aux citoyens de la commune et d'ailleurs de lire cette publication et d'être attentifs, intéressés, critiques, en
un mot vigilants.
Il referme le Bulletin Communal n°95 avec un peu de nostalgie déjà, mais aussi le sentiment du devoir accompli (et oui) et surtout le plaisir d'avoir partagé quelques moments virtuels
avec des citoyens divers et variés.
Avant de ranger son barda, il tient à les saluer, les remercier pour leur fidélité et leur dire à bientôt, sur le blog ou sur le terrain:
Pour un autre feuilleton, qui sait? L'automne qui s'annonce réserve bien des surprises...
FIN.
Vincent FAVRE, soutenu, accompagné, entouré et assisté
techniquement par Anne HAENEL.